Petite leçon d'orthographe à l'usage de Jean-Loup Metton
Je crois que si ça continue, je vais devoir ouvrir une nouvelle rubrique. En effet, notre Maire bien aimé nous offre tous les jours une occasion de rigoler comme Georges Marchais jadis. Je tiens à l'en remercier.
Figurez-vous qu’au dos de sa profession de foi, à savoir le document officiel le plus important d’une campagne pour un candidat, se trouve ce titre :
« Pour réussir ensemble, mes prioriétés » (sic)
Monsieur le Maire, par pitié et par respect pour notre langue, si par malheur vous étiez élu Député, je vous supplie de prendre conseil auprès d’un expert avisé en matière d’orthographe qui habite notre ville à savoir, Monsieur Bernard Pivot. Il vous aidera de bon cœur, j’en suis certain. Sinon, on va rire de Montrouge et je dirais même du département si un jour vous demandez lors de la séance des questions au Gouvernement : « Quelles sont les prioriétés du Gouvernement en matière d’achats de pieds d’immeubles à Malakoff ? » (On rira peut-être pas que pour le néologisme d'ailleurs.)
Le mot « prioriété » en effet, n’existe pas.
En revanche, il y’a « priorité », ce qu’on veut mettre en avant, ce qui passe d’abord et puis, il y’a aussi « propriété » (très chère à Montrouge grâce à une explosion sans précédent de l’immobilier suite à la réalisation de nombreux projets de grand standing ces dernières années), ce qu’on possède, qui est à soi.
Donc, pas de mélange des deux (exactement comme pour le commerce et la politique que nous avons pu voir ensemble dans la première leçon).
Maintenant, si vous n’avez pas le temps d’aller voir Bernard Pivot, vous pouvez aussi utiliser quelques recettes simples pour la prochaine profession de foi (et ces conseils sont valables pour tous les candidats) :
1) Evitez de confier la rédaction de vos professions de foi au rédacteur du site des Jeunes UMP de la circonscription. Il y’a une faute d’accord toutes les deux lignes (quoique depuis 3 ou 4 articles, ça s’est amélioré).
2) Détendez vous, ce n’est rien de grave. Etre Député, c’est juste 50 heures de travail hebdomadaire en plus de votre travail de Maire et de votre travail de Conseiller Général. Ce n’est rien du tout et puis, vous n’habitez pas loin de l’Assemblée Nationale après tout.
3) Je ne crois pas que vous soyez adepte de l’apéro mais si c’est votre cas et si l’imprimeur est aussi adepte de l’apéro, je crois vraiment que toute personne s’approchant de ce parchemin sacré qu’est une profession de foi doit s’éloigner du pastis, du champagne, du gros qui tache et de la bibine jusqu’à l’impression finale.
Dernier point, après avoir lu votre profession de foi, je suis bien d’accord avec vous sur un point Monsieur le Maire : l’éducation est une priorité… une prioriété… enfin, on se comprend.